Que nous indiquent nos peurs ?

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Et si nos peurs étaient des alliées déguisées ?

La peur. Ce mot à lui seul suffit à faire surgir une tension dans le corps. Frissons, palpitations, boule dans la gorge ou dans le ventre… Elle n’est pas agréable, c’est vrai. Pourtant, derrière chaque peur se cache une information précieuse sur nos besoins, nos limites, nos valeurs ou nos blessures. Loin d’être une ennemie, la peur peut devenir une boussole intérieure si on apprend à l’écouter.

Dans cet article, explorons ensemble ce que nos peurs cherchent à nous dire — et comment les accueillir pour mieux avancer.

Nos peurs : une alarme biologique pour nous protéger

Sur le plan biologique, la peur est avant tout une réaction instinctive. Lorsqu’un danger est perçu, le cerveau — notamment l’amygdale, située dans notre cerveau — active automatiquement le système nerveux autonome pour mobiliser notre énergie. Il s’agit alors de fuir, lutter ou se figer.

Ce mécanisme a sauvé la vie de nos ancêtres face à des menaces bien réelles. Aujourd’hui, même si les tigres à dents de sabre ont disparu, notre cerveau continue de réagir aux situations menaçantes : un conflit, un regard désapprobateur, une prise de parole, un changement de vie…

La peur n’est donc pas un problème, elle est une fonction de survie. Elle nous dit simplement : “Attention, quelque chose ici pourrait te mettre en danger.”

La question à se poser est : de quel danger parle-t-elle vraiment ?

La peur révèle un besoin profond

Derrière chaque peur se cache un besoin inconscient non satisfait.
Voici quelques exemples fréquents :

  • Peur de l’échec → besoin de valorisation, de reconnaissance, de réussite
  • Peur du rejet → besoin d’appartenance, de lien
  • Peur de ne pas être à la hauteur → besoin d’estime de soi
  • Peur de l’abandon → besoin de sécurité affective
  • Peur de l’inconnu → besoin de contrôle, de stabilité

Nos peurs nous parlent donc de notre vulnérabilité humaine, de ce qui est important pour nous, de ce que nous cherchons à protéger. C’est un langage subtil, mais fidèle.
Il n’est pas toujours facile de reconnaître ces peurs, elles sont souvent en lien avec des blessures (que nous avons tous et toutes).

Pour essayer de les repérer, je vous invite simplement à observer vos sensations lorsqu’une tension se présente, à observer ce que vous vous racontez vis-à-vis de vous-même et au besoin caché derrière cette peur. Ce sont des peurs parfois inconscientes, qui demandent de la prise de hauteur, du non jugement et une bonne connaissance de soi. Mais petit à petit, cela permet de prendre conscience de ces peurs et c’est déjà un grand pas !

Une blessure ancienne qui se réveille

Comme dit précédemment, les peurs sont la plupart du temps en lien avec des expériences du passé, ce peut-être des expériences inconfortables minimes mais dans lesquelles vous avez pu vous sentir rejeté par exemple. On parle ici des 5 blessures de l’âme (mis en lumière par Lise Bourbeau).

  • L’enfant en nous qui a été critiqué et qui redoute encore d’être jugé.
  • L’adolescente moquée qui n’ose plus parler en groupe.
  • L’adulte trahi qui se méfie de toute relation intime…

Nos réactions peuvent sembler “démesurées” parce qu’elles sont colorées par notre histoire émotionnelle. Reconnaître cette dimension permet de ne pas s’auto-juger, et d’offrir à ces parts de nous-mêmes une écoute bienveillante. Chaque personne, peu importe son vécu, possède ces blessures. Après la prise de conscience de ces réactions, il est essentiel d’être dans l’acceptation …

Une tension entre qui je suis… et qui je crois devoir être

La peur peut également surgir quand il y a un conflit intérieur entre :

  • Ce que j’ai profondément envie de faire
  • Et ce que je crois devoir faire pour être aimé(e), reconnu(e), accepté(e)

C’est le cas par exemple quand :

  • Une entrepreneure ressent la peur de décevoir si elle pose ses limites
  • Un salarié n’ose pas dire non, par peur de ne pas être « à la hauteur »
  • Une mère culpabilise à l’idée de prendre du temps pour elle

Ici, la peur signale souvent un désalignement entre nos valeurs, nos désirs profonds et notre comportement. Elle nous invite à retrouver une forme de cohérence, d’authenticité, parfois même de liberté intérieure.

Encore une fois, prendre de la hauteur pour s’en rendre compte est essentiel. J’invite les femmes que j’accompagne à observer les sensations du corps, les tensions présentes, les émotions ressenties et puis les besoins identifiés… C’est au coeur de ses sensations que vous trouverez les véritables réponses.

La peur comme signal de croissance

Et si la peur était aussi un appel à grandir ?

Bien des fois, ce que nous redoutons est justement ce vers quoi nous sommes appelés.
Parler en public, affirmer notre voix, oser créer, dire non, poser une décision… Ces actes qui font peur sont souvent ceux qui nous rapprochent de nous-mêmes.

Dans cette perspective, la peur devient un signal de dépassement. Elle nous dit :
“Tu es à la frontière de ton ancienne zone de confort. Tu peux faire un pas vers ta prochaine version de toi.”

Une phrase qui m’a percuté il y a quelques années et qui est criante de vérité : « Derrière chaque peur, se cache un profond désir ». C’est une vrai qui agit pour moi, comme un leitmotiv pour me guider pas à pas.

Et comment accueillir sa peur ?

Calmer le système nerveux pour accueillir la peur

Pour pouvoir écouter nos peurs avec clarté, encore faut-il calmer notre système nerveux. En effet, tant que nous sommes en mode “alerte rouge”, notre cerveau fonctionne en mode survie — impossible alors de réfléchir posément.

Des pratiques comme la sophrologie, la respiration consciente, la visualisation positive ou encore les mouvements doux permettent de revenir à un état de sécurité intérieure.

Quand le corps se sent en sécurité, l’esprit peut mieux observer, comprendre, choisir.

Dans une approche inspirée de la théorie polyvagale, on comprend que retrouver un état de régulation permet de faire de la place à nos émotions sans s’y noyer. On n’essaie plus de “se débarrasser” de la peur, on apprend à l’apprivoiser. Et c’est à cet endroit-là qu’il est facile d’observer, de prendre de la hauteur, d’analyser nos réactions pour essayer de comprendre ce qui se joue.


Je te partage un article ici sur l’importance de revenir à soi : ARTICLE

Transformer la peur en ressource

Accueillir sa peur, c’est finalement changer de posture intérieure.

Au lieu de lutter contre elle ou de la fuir, on peut lui poser des questions comme :

  • Quelle partie de moi a peur ici ?
  • Que cherche-t-elle à protéger ?
  • De quoi ai-je besoin maintenant ?
  • Quelle action alignée puis-je poser, malgré la peur ?

Avec cette posture d’écoute, la peur cesse d’être un frein. Elle devient un signal précieux, un guide, voire une source de puissance. Elle nous met face à nous-mêmes, à notre désir de vivre pleinement, à notre capacité à choisir — et pas seulement à réagir.

En conclusion

Nos peurs ne sont ni absurdes, ni honteuses. Elles sont humaines, utiles et intelligentes. Elles nous parlent de ce qui compte pour nous, de ce que nous avons vécu, de ce que nous désirons protéger ou transformer.

Les écouter, c’est faire preuve de maturité émotionnelle. Les accueillir, c’est faire preuve de courage. Et les traverser, c’est faire preuve de confiance en notre capacité à évoluer. Je te partage ICI un article sur l’importance d’accueillir et reconnaître nos émotions.

Car peut-être que derrière cette peur, il y a une porte à ouvrir, un besoin à honorer, ou une version plus libre de soi à rencontrer.

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