Pourquoi est-il si difficile de trouver sa place ?
« J’ai du mal à trouver ma place. » – » Je ne me sens pas à ma place. » – « J’ai l’impression de ne pas avoir ma place ici. »...
Ces phrases que j’entends régulièrement auprès des personnes que j’accompagne…
Une difficulté de trouver sa place bien souvent au sein de son travail (« je ne sais pas ce que j’ai envie de faire ») mais également parfois au sein de sa famille, de la société, de ses relations…
Une impression de décalage, d’être « trop » ou « pas assez », comme si l’on devait se forcer à entrer dans un rôle qui ne nous correspond pas.
Ne pas trouver sa place, c’est se sentir invisible, pas légitime, ou au contraire toujours « de trop ». Cela génère du doute, de la frustration et, parfois, une envie de s’enfermer seule et de se couper de ses relations.
Selon moi, trouver sa place touche des piliers essentiels en lien avec notre construction personnelle et notamment notre confiance en soi et notre estime ! S’autoriser à être pleinement soi à l’intérieur pour sentir cette sécurité à l’extérieur de soi.
Le lien entre confiance en soi et sentiment de légitimité
La confiance en soi, c’est le fait de se sentir capable, d’avoir conscience de ses capacités, et de ses ressources intérieures pour « affronter » les situations de la vie.
Mais lorsqu’on a le sentiment de ne pas avoir de place légitime, cette confiance s’effrite.
Prenons l’exemple de Paul. En réunion, il a souvent des idées pertinentes. Pourtant, au moment de parler, il hésite. Une petite voix intérieure lui souffle : « Ce n’est pas important », « Tu n’es pas aussi compétent que les autres ». Alors, il se tait. En apparence, il reste discret. Mais en dedans, il nourrit une frustration grandissante et le sentiment d’être en retrait.
Dans ce cas, la difficulté à prendre sa place n’est pas un manque de compétences, mais un manque de confiance en sa légitimité.
À l’inverse, lorsqu’on croit en sa valeur, on ose s’exprimer, même imparfaitement. On s’autorise à exister, à occuper l’espace, à partager ses idées.
L’estime de soi : se sentir digne d’avoir une place
Si la confiance en soi concerne nos capacités, l’estime de soi concerne notre valeur intrinsèque. C’est la conviction intime que nous avons de la valeur, indépendamment de nos réussites ou de l’approbation extérieure.
Quand l’estime de soi est fragile, le doute surgit :
- « Ai-je vraiment ma place ici ? »
- « Suis-je assez bien ? »
- « Suis-je légitime ?»
Par exemple, Julie s’investit énormément dans son travail. Elle fait tout pour être reconnue. Mais malgré ses efforts, elle ressent toujours qu’elle n’est « pas assez ». Son estime de soi dépend entièrement du regard des autres. Elle cherche à prouver qu’elle mérite une place, plutôt que de l’habiter naturellement. Elle a besoin de reconnaissance.
Une estime solide, au contraire, permet de se dire : « J’ai de la valeur, simplement parce que j’existe. Ma place ne se négocie pas, elle m’appartient. »
Avoir une bonne estime de soi, c’est reprendre les rênes de sa vie !
Quand le besoin d’adaptation empêche de trouver sa place
Beaucoup de personnes qui peinent à trouver leur place développent des stratégies inconscientes d’adaptation. Elles observent l’extérieur et cherchent à s’y conformer.
- Le perfectionnisme : prouver sa valeur en travaillant plus que les autres, en étant irréprochable.
- La discrétion : se faire petit, éviter de déranger, pour ne pas prendre trop de place.
- Le rôle de sauveur : s’occuper des autres, répondre à leurs besoins avant les siens, en espérant ainsi être reconnu (mais en s’oubliant soi-même).
- Le rôle de caméléon : s’adapter à chaque contexte, quitte à perdre le contact avec ses propres envies.
Ces stratégies rassurent à court terme, mais elles entretiennent une distance avec soi-même. Car au lieu de chercher sa place intérieure, on tente de gagner sa place extérieure.
L’influence du transgénérationnel : quand l’histoire familiale nous précède
La difficulté à trouver sa place peut parfois aussi s’enraciner dans le transgénérationnel, c’est-à-dire dans l’histoire de nos ancêtres et des générations qui nous ont précédés.
Dans de nombreuses familles, certaines blessures, croyances ou rôles se transmettent inconsciemment.
- Un enfant peut porter le poids d’un parent qui n’a jamais été reconnu dans sa propre famille.
- Une fille peut avoir intégré qu’il fallait être « sage et discrète » parce que, dans sa lignée, les femmes n’avaient pas le droit de s’exprimer librement.
- Un garçon peut se sentir obligé de réussir, car plusieurs générations avant lui ont connu l’échec ou la pauvreté.
Ces héritages invisibles pèsent lourdement. Ils conditionnent parfois nos choix, notre rapport au monde, et surtout, notre capacité à nous sentir légitime.
Exemple : Clara, issue d’une famille où « on ne parle pas de ses émotions », a appris très jeune à se taire. À l’âge adulte, elle ressent souvent qu’elle n’a rien d’intéressant à dire. Ce n’est pas son vécu personnel qui a créé ce blocage, mais une loyauté familiale inconsciente.
Prendre conscience de ces transmissions permet de s’en libérer. C’est reconnaître : « Cette histoire appartient à mes ancêtres, mais je choisis de vivre autrement ».
Ok mais alors comment prendre sa place ?
Retrouver sa place n’est pas un événement ponctuel, mais un processus intérieur. Il s’agit de passer d’une recherche de reconnaissance extérieure à une sécurité intérieure.
Quand j’entends les femmes que j’accompagne dire qu’elles n’ont aucune confiance en elles, je les interroge toujours sur tous leurs domaines de vie car la confiance est une ressource que TOUT LE MONDE possède à l’intérieur de soi. L’idée est de la ressentir, de la faire grandir pour la saisir pleinement !
Quelques propositions ci-dessous pour faire grandir cette confiance et prendre sa place !
1. Se reconnecter à ses besoins
Trop souvent, ceux qui cherchent leur place ont appris à répondre aux besoins des autres avant les leurs. Reprendre contact avec ses envies, ses valeurs, ses élans, ses besoins est une première étape.
2. Développer la confiance en soi
Cela passe par des petits pas : prendre la parole dans un groupe, exprimer une opinion, tester une nouvelle activité. Chaque action renforce l’idée : « Je suis capable ». Ce n’est pas forcément simple mais c’est en réalisant des petits pas que la confiance va grandir !
3. Renforcer l’estime de soi
L’estime se construit en apprenant à se valoriser indépendamment de ses réussites. Cela peut passer par la gratitude envers soi-même, le travail sur l’auto-bienveillance, être fier de toutes les actions mises en place, se célébrer. Egalement des pratiques de sophrologie centrées sur l’ancrage de réussites, en passant par le corps.
4. Explorer l’histoire familiale
Se questionner sur ce qui nous appartient et ce qui appartient à nos ancêtres. Identifier les loyautés invisibles permet de poser une frontière saine et de s’autoriser à occuper sa propre place, sans porter des poids qui ne sont pas les nôtres. Identifier également les croyances limitantes que l’on se raconte et qui freine notre épanouissement et notre bien-être.
5. S’ancrer dans le corps
Trouver sa place, c’est aussi la ressentir physiquement : sentir le contact avec le sol, respirer profondément, occuper l’espace avec son corps. Les pratiques corporelles (sophrologie, méditation, danse, yoga, marcher) aident à s’incarner pleinement.
En conclusion : la confiance et l’estime sont des ressources bien présentes en chacune de nous !
Trouver sa place n’est pas chercher à être quelqu’un d’autre, ni répondre à un rôle que l’extérieur nous impose. C’est un chemin vers soi-même : reconnaître sa valeur, oser exister, se libérer des croyances ou pensées limitantes.
Notre vraie place n’est pas donnée par les autres : elle se construit en soi, pas à pas. Et lorsqu’on l’occupe enfin, avec authenticité, on découvre que la plus belle place est celle que l’on s’autorise à prendre.