Nous croyons souvent voir le monde tel qu’il est. Pourtant, ce que nous percevons n’est pas la réalité, mais NOTRE réalité. Une version filtrée, interprétée, teintée de notre histoire, de nos émotions et de nos croyances.
En sophrologie comme en Programmation Neuro-Linguistique (PNL), on parle souvent de cette idée fondamentale : « la carte n’est pas le territoire ». Autrement dit, chacun se construit une représentation personnelle du monde — une carte intérieure — qui diffère de la réalité et de la perception de chaque personne.
Comprendre cela, c’est déjà ouvrir la porte à plus de tolérance, de liberté et de connaissance de soi.
La perception, un prisme personnel
Sans nous en rendre compte, nous captons, par nos sens, des milliers d’informations en permanence : sons, images, odeurs, sensations… mais notre cerveau ne peut pas tout traiter.
Il va alors sélectionner, classer et interpréter...
Selon la PNL, cette sélection se fait à travers trois grands processus :
- La suppression : nous éliminons une grande partie des informations jugées inutiles ou secondaires.
- La distorsion : nous modifions certains éléments pour qu’ils correspondent à notre « modèle du monde ».
- La généralisation : nous tirons des règles générales à partir d’expériences particulières.
Ces mécanismes nous aident à donner du sens à ce que nous vivons, mais ils peuvent aussi limiter notre vision.
Par exemple, une personne ayant souvent été critiquée pourra, sans s’en rendre compte, percevoir la moindre remarque comme un jugement. Une autre, ayant grandi dans un environnement bienveillant, y verra simplement une suggestion.
Ainsi, nous ne voyons pas les choses comme elles sont, mais comme nous sommes, avec nos propres filtres, en lien avec nos expériences passées.
Les filtres de notre carte du monde
Nos filtres se construisent dès l’enfance, à partir de nos expériences, de notre culture, de notre éducation et des émotions vécues (et enregistrées !)
La PNL identifie plusieurs types de filtres :
- Les filtres neurologiques : liés à nos cinq sens et à notre système nerveux. Certains sont plus sensibles à ce qu’ils voient (visuel), d’autres à ce qu’ils entendent (auditif), d’autres encore à ce qu’ils ressentent (kinesthésique).
- Les filtres sociaux et culturels : notre langage, nos traditions et notre environnement façonnent notre manière de penser.
- Les filtres personnels : nos valeurs, nos croyances, nos souvenirs et nos émotions influencent directement la perception.
Ces filtres sont utiles : ils nous aident à naviguer dans la complexité du monde. Mais ils peuvent aussi devenir des prisons invisibles, si nous ne prenons pas conscience qu’ils existent. Ces prisons invisibles peuvent notamment constituer nos croyances limitantes…
Quand nos croyances colorent la réalité
Une croyance est une idée que l’on tient pour vraie.
Elle agit comme une lentille : elle met certains aspects du réel en lumière et en cache d’autres.
En PNL, on distingue notamment :
- Les croyances limitantes : elles restreignent nos possibilités (« Je ne suis pas capable », « Je n’ai pas le droit à l’erreur »).
En savoir plus sur ces croyance limitantes : https://celinecaille-resonance.fr/croyances-limitantes-croire-en-soi/ - Les croyances aidantes (personnellement, je préfère utiliser le terme de « croyances dynamisantes ») : elles soutiennent notre épanouissement (« Je peux apprendre à tout âge », « Chaque expérience m’apporte quelque chose », « J’ai toutes les capacités à l’intérieur de moi»).
Ces croyances se sont souvent installées à un moment précis, comme des stratégies de protection. Mais ce qui nous a protégés hier peut parfois nous freiner aujourd’hui.
Prendre conscience de nos croyances, c’est déjà pouvoir les questionner :
Est-ce vraiment vrai ?
D’où me vient cette idée ?
Et si une autre interprétation était possible ?
Ai-je un exemple où cette croyance est fausse ?
Pour aller plus loin sur ces questions, je t’invite à lire cet article : https://celinecaille-resonance.fr/comment-identifier-ses-croyances-limitantes/
Ce travail intérieur, cher à la sophrologie et à la PNL, nous invite à redevenir auteurs de notre réalité intérieure.
PNL et sophrologie : deux approches complémentaires
La PNL agit sur le langage et les schémas mentaux, tandis que la sophrologie passe par le corps et la conscience.
Ensemble, elles offrent une approche globale :
- La PNL aide à identifier les filtres mentaux (croyances, schémas de pensée, biais de perception).
- La sophrologie permet de relâcher les tensions et de se reconnecter à ses sensations, pour accueillir la réalité de manière plus apaisée et moins réactive et surtout ancrer une nouvelle réalité !
Par exemple, lorsqu’une personne vit une situation de conflit, elle peut utiliser la sophrologie pour apaiser son système nerveux et retrouver un état intérieur stable. Ensuite, grâce à la PNL, elle peut analyser comment son propre filtre (ex. : “on ne me respecte jamais”) influence sa perception de la scène.
Cette combinaison favorise une transformation durable : elle réunit le corps qui ressent, l’esprit qui comprend, et la conscience qui choisit.
Parfois, il est également nécessaire d’explorer si ces croyances ne viennent pas de loyautés en lien avec des ancêtres. Il est alors possible d’explorer grâce à la psychogénéalogie et de venir libérer, détacher ce qui ne nous sert plus aujourd’hui.
(En savoir plus : https://celinecaille-resonance.fr/approche-transgenerationnelle/)
Vers une perception plus consciente
Apprendre à voir nos filtres n’est pas un exercice intellectuel ; c’est une pratique de chaque instant.
Voici quelques pistes pour affiner votre regard :
- Observer sans juger
Prenez un moment pour ressentir ce qui se passe en vous dans une situation donnée. Quelles sensations du corps ?Quelles émotions émergent ? Quelle histoire votre mental vous raconte-t-il ? A quoi cela me renvoie ? - Changer de point de vue
Demandez-vous : « Comment cette situation serait-elle perçue par une autre personne ? » ou « Que verrais-je si j’étais spectateur de ma propre vie ? » - Reformuler
En PNL, le langage structure la pensée. Essayez de reformuler vos phrases : passez de « je n’y arriverai jamais » à « je ne sais pas encore comment y arriver ». Cette simple nuance ouvre le champ des possibles. - Ancrer la détente
Grâce à la respiration consciente, reliez-vous à votre corps. Quand l’esprit se calme, la perception s’élargit. Vous pouvez alors accueillir la réalité avec plus de clarté.
Retrouver la liberté intérieure
Prendre conscience que nous voyons le monde à travers nos filtres, ce n’est pas perdre pied dans le doute ; c’est au contraire retrouver notre pouvoir de choix.
Car si nos filtres colorent la réalité, nous pouvons apprendre à changer de lunettes.
C’est tout le sens d’un travail d’accompagnement en connaissance de soi : découvrir comment nous fonctionnons pour cesser de subir nos réactions automatiques.
Peu à peu, le monde ne change pas autour de nous… mais notre manière de le percevoir s’ouvre, s’assouplit, s’apaise.
Et c’est là que commence la vraie liberté : celle de répondre plutôt que de réagir, d’écouter plutôt que de juger, de vivre le moment présent sans le filtre du passé.
En conclusion
Nous ne voyons pas la vie comme elle est, mais comme nous sommes.
Nos filtres, nos croyances et nos émotions façonnent notre réalité intérieure.
En alliant la puissance de la PNL — pour comprendre nos schémas mentaux — et la sophrologie — pour apaiser et recentrer notre corps —, il devient possible de retrouver un regard plus juste, plus conscient et plus libre sur le monde.
Car au fond, la vraie clarté ne vient pas de ce que nous voyons à l’extérieur, mais de ce que nous choisissons d’éclairer à l’intérieur de nous.